Serge Tisseron
Psychiatre, docteur en psychologie HDR, Membre de l’Académie des technologies et du Conseil national du numérique (CNNum), créateur des balises 3-6-9-12, du Jeu des trois figures, de l’Institut pour l’étude des relations homme-robots (IERHR) et de l’Institut pour l’histoire et la mémoire des catastrophes (IHMEC). Co responsable du DU de Cyberpsychologie (Université de Paris Cité). Site: https://sergetisseron.com
Derniers ouvrages parus : Le Déni, ou la fabrique de l’aveuglement (Albin Michel) ; 3-6-9-12+, apprivoiser les écrans et grandir (éres) ; L’Empathie (PUF).
Conférence : Renoncer à la vérité, favoriser la communication
Dimanche 22 Mars 2026, à 13h30
Un secret de famille n’est pas seulement ce qui n’est pas dit. C’est ce qu’il est interdit d’évoquer dans une famille car l’événement est entouré de douleur. Cette distinction permet de préciser la différence entre les secrets structurants et les secrets déstructurants.
Ceux-ci sont liés à des expériences traumatiques vécues par une génération et qui n’ont pas pu être complètement symbolisées. Il en résulte ce que j’ai appelé un Secret psychique pour le distinguer des secrets relationnels courants et souvent anodins. La personnalité est clivée. Mais ce qui n’est pas dit avec des mots est toujours partiellement symbolisé par des mimiques et des attitudes. Ce sont les suintements du Secret. L’enfant peut y réagir par un manque de confiance en soi et dans le monde, de l’insécurité psychique, de la culpabilité ou de la honte, en lien avec ce qu’il perçoit et imagine. Ce sont les ricochets du Secret, qui peuvent parfois affecter plusieurs générations successives, chacune se trouvant perturbée d’une manière propre.
C’est sur la communication que doivent porter les efforts, en famille ou en thérapie, plus que sur la recherche de la vérité qui reste souvent inaccessible.



